1/ Présentez-vous en quelques mots et dites-nous pourquoi, selon vous, l'innovation est toujours d'actualité
A la suite de mes études d’ingénieur, j’ai travaillé pendant 20 ans chez Décathlon. J’y ai vécu une magnifique aventure, sur de multiples postes, en particulier la création de produits de la marque. Par exemple, je faisais partie de l’équipe qui a travaillé sur la conception du vélo le plus vendu en Europe, de cette fameuse tente qui se déploie si facilement, ou encore de ce masque de plongée qui a été récemment si utile pendant l’épidémie de coronavirus. Dans ces trois moments, l’innovation a permis d’observer une problématique avec un œil différent pour répondre aux besoins de l’utilisateur.
Depuis 9 ans, je travaille pour Chanel. D’abord à la supervision de l’entité qui chapeaute les Métiers d’Art, un superbe challenge pour animer des ateliers de broderie, de maroquinerie, de plumasserie…qui développent et fabriquent des composants ou produits finis pour la Maison Chanel et d’autres clients. Pour soutenir ces entreprises, nous avons été amenés à développer un département d’innovation notamment autour des process et des matières.
Aujourd’hui, j’œuvre à la transformation responsable de la Mode, où l’innovation est encore plus d’actualité face à de nombreux enjeux notamment environnementaux.
2/ Comment êtes-vous tombé dans la mode ? / Dans la tech ?
Au cours de mon parcours chez Décathlon, j’ai animé des équipes sur l’ensemble des typologies de produits (vélo, table de tennis de table, chaussures, ...) de l’enseigne. Je me suis découvert un lien plus fort avec l’habillement car il concilie des critères esthétiques, des enjeux de mondialisation à plusieurs niveaux et il est très technologique.
J’ai alors fait la connaissance de Didier Grumbach, à l’époque président de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode, lorsque j’étais membre du CA du Défi, comme représentant des enseignes du sport. Cette rencontre m’a inspiré et m’a amené à découvrir la Mode de luxe chez Chanel.
3/ Une innovation en lien avec l'industrie de la mode qui vous a marqué ?
Le développement du Lyocell qui participe à proposer une alternative à la viscose.
4/ Qu’attendez-vous des startups qui vont concourir cette année au prix de l’innovation ANDAM ?
Nous avons besoin de nous réinventer, de nous transformer notamment face aux enjeux climatiques. Ce prix doit permettre de faire émerger des nouvelles idées, de nouveaux modes de pensée et des nouveaux talents.
5/ Avez-vous un conseil à leur donner ou à donner aux entrepreneurs d’innovations qui se sont lancés dans l’industrie de la mode ?
Bien s’entourer, c’est primordial. Car une idée, ce sont des enjeux techniques, une vision du marché, un regard financier, le développement commercial…. Une seule personne ne peut pas avoir toutes ces compétences.
6/ Quelle est votre vision idéale de la mode de demain ?
Légère, inspirante et durable.
7/ En ce qui concerne votre propre entreprise, quelles sont vos priorités en matière d’innovation ?
Nous travaillons à faire évoluer les différentes étapes de la vie du produit pour imaginer une mode plus durable.
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